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18 août 2011 4 18 /08 /août /2011 07:13

           

            Depuis des décennies et des décennies bien des générations ont lu Jean-Pierre Richard. Celle qui vivait de la phénoménologie mélée de Bachelard et Poulet, celle qui ne jurait que par le structuralisme ou Derrida ( ah ! LA DOUBLE SEANCE !), celle qui avait Genette ou Kristeva comme maître. Toutes l’ont lu en disant alors que ses lectures n’étaient pas rigoureuses, pas suffisantes, qu’elles fleuraient l’amateurisme. Que sa philosophie n’était pas correcte. La théorie n'aimait guère la lecture. Surtout celle d'un critique qui savait écrire....en tenant compte de tout et de tous, sans souci de polémique.

         Le temps a passé, les modes sont heureusement mortes. J-P Richard écrit toujours et lui seul saurait dire le charme de ceux qui permirent, souvent à leur insu, ces injustices envers ses propres  textes: avec élégance, finesse, perspicacité. Suavité, saveur, savoir. Avec cette curiosité incroyable et cet art dont tout lecteur ne peut être que jaloux et avide. Après avoir étudié les plus grands (Mallarmé, Flaubert, Stendhal, Proust, Céline etc.), il nous a éclairé aussi sur (ceux qu’on considère comme) les petits, les jeunes, les moins connus, les oubliés. Ici, c’est aussi bien un peu de Bosco ou Claudel ou Bonnefoy que Follain, Macé ou Audeguy. Comme ce fut, entre beaucoup d'autres, Quignard, avant qu'on ne le connaisse.

    Lire Richard c’est avoir le plaisir renouvelé de constater qu’il faut de toute urgence apprendre et désapprendre à lire. Avec lui et sans lui. Avec cette écriture sensuelle qui s’insinue dans les textes, les double fraternellement et qui, surtout, les grandit sans prétendre se grandir en nous/leur faisant la leçon.

Merci, Monsieur Richard. L’art de lire tient en votre œuvre un de ses plus beaux et pacifiques volumes.

 

J-M. R.

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